La géomancie, divination par la terre, est sans aucun doute, l'art divinatoire le plus vieux du monde.
La géomancie a une histoire riche et diversifiée, remontant à l'Antiquité. Voici un aperçu de son évolution à travers différentes cultures et époques :
Mésopotamie : Les premières formes de divination géomantique peuvent être retracées en Mésopotamie, où l'on utilisait des cailloux pour créer des configurations qui étaient ensuite interprétées. Cela remonte à plusieurs millénaires avant notre ère.
Grèce antique : La pratique de la géomancie était également présente dans la Grèce antique, où Aristote fait référence à une forme de divination impliquant l'observation de motifs dans la poussière ou le sable.
Rome antique : Les Romains ont adopté certaines formes de divination, y compris la géomancie, mais elle n'était pas aussi répandue que d'autres pratiques divinatoires de l'époque et on ne trouve plus de traces écrites de son utilisation.
Arabie médiévale : La géomancie telle que nous la connaissons aujourd'hui a émergé au Moyen Âge, principalement à travers les contributions des savants arabes. Un texte clé dans le développement de la géomancie est le "Kitab al-Raml" (Livre du Sable), attribué à Thabit ibn Qurra, un mathématicien et astronome arabe du IXe siècle.
Europe médiévale : La géomancie a été introduite en Europe par le biais de traductions de textes arabes au XIIe siècle. Au cours du Moyen Âge, la pratique de la géomancie a connu une popularité croissante parmi les érudits, les mystiques et les praticiens des arts divinatoires. Les premiers traités en langue latine connue date du 12eme siècle dont les plus connus sont "L'Ars Geomancie" d'Hugue de Santala, , le "Si quis per arlem geomanticam" de Gerard de Crémon et "Estimaverunt Indi" d'un auteur inconnu. Therese Charmason développe tous ça dans sa thèse de 1980 et qui a fait un formidable travail de recherche sur la géomancie, lisant plus de 150 feuillets latins de cette époques dans les différentes bibliothèque d'Europe.
Renaissance : La géomancie a continué à prospérer pendant la Renaissance, une période caractérisée par un renouveau de l'intérêt pour les connaissances antiques et ésotériques. Des manuscrits et des traités sur la géomancie ont été rédigés, et la pratique a été intégrée dans la tradition ésotérique de l'époque.
Déclin et survie : Avec le temps, l'intérêt pour la géomancie a décliné, en particulier à mesure que d'autres formes de divination gagnaient en popularité. Cependant, la géomancie a survécu dans certaines traditions ésotériques, et des praticiens contemporains continuent de s'y intéresser.
Aujourd'hui, bien que la géomancie ne soit pas aussi répandue que d'autres formes de divination, elle demeure une pratique étudiée par certains passionnés d'occultisme, d'astrologie et de spiritualité.
Les premiers écrits sur la géomancie.
Les premiers écrits décrivant la géomancie avec les figures médiévales bien connues (comme Via, Conjunctio, Carcer, etc.) apparaissent dans le monde arabo-musulman à partir du IXᵉ ou Xᵉ siècle. Ces textes sont souvent attribués à des érudits arabes qui ont structuré et codifié la géomancie sous le nom de ʿilm al-raml (علم الرمل), qui signifie littéralement "science du sable".
Voici les principaux écrits et figures de cette codification géomantique médiévale :
1. "ʿIlm al-Raml" (Science du Sable) :
La science du sable fait référence à la méthode consistant à tracer des points ou des marques sur le sable ou une autre surface, puis à interpréter les motifs qui en résultent pour en tirer des présages. Les plus anciens traités en arabe ne nous sont pas tous parvenus, mais il est probable que la géomancie médiévale se soit formalisée autour de cette période sous l’influence de savants qui ont codifié les différentes figures et leurs significations.
2. Le Livre des Figures Géomantiques :
L'un des premiers textes connus traitant de la géomancie est souvent attribué à Abu ʿAbd Allah Muhammad ibn Khalaf al-Marzubani (mort en 994) ou à al-Kindi (801-873), bien que l'attribution de certains traités reste floue. Ces écrits introduisent les seize figures géomantiques principales et leurs significations symboliques, ainsi que des méthodes de tirage et de lecture. Cependant, ces textes originaux sont en grande partie perdus, et les connaissances ont été transmises par des compilateurs et traducteurs postérieurs.
3. "Kitab al-Fasl fi Usul ʿIlm al-Raml" (Le Livre de la Division sur les Fondements de la Science du Sable) :
Ce traité, attribué à Shams al-Din al-Ansari al-Maqdisi (XIᵉ siècle), est l'un des textes les plus anciens et les plus détaillés sur la géomancie. Il explore les règles pour former les seize figures géomantiques et propose des méthodes pour interpréter les combinaisons de figures dans différentes "maisons" (ou champs de réponse, similaires aux maisons astrologiques).
4. L’influence de Ja'far al-Sadiq :
Certaines traditions attribuent la géomancie au savant chiite Ja'far al-Sadiq (702-765), bien qu'il soit peu probable qu'il en soit l'auteur original. Toutefois, Ja'far al-Sadiq est souvent considéré comme un maître spirituel et mystique, et son nom a été associé à de nombreux écrits sur l'occultisme et la divination dans le monde islamique. Les géomanciens ultérieurs l’ont souvent mentionné comme figure d’autorité.
5. La traduction en latin : "Liber de Geomantia" :
Avec la transmission des connaissances arabes vers l’Europe, la géomancie a été traduite en latin au XIIᵉ siècle, notamment par Hugues de Santalla. Ce texte, le Liber de Geomantia, est l’un des premiers écrits en latin à introduire les figures géomantiques arabes en Occident. Il reprend les seize figures, leur structure, et leur symbolique, en les adaptant aux préoccupations culturelles européennes. La géomancie devient ainsi un système de divination formalisé en Europe médiévale.
6. Le Picatrix :
Bien que le Picatrix (un grimoire médiéval sur la magie astrologique et les sciences occultes) ne soit pas un texte de géomancie à proprement parler, il comprend des références à la géomancie et à ses applications mystiques. Traduit de l'arabe au latin au XIIᵉ siècle, il influença de nombreux occultistes et introduisit certains concepts géomantiques dans le corpus ésotérique occidental.
7. Le "Speculum Astronomiae" d'Albert le Grand (XIIIᵉ siècle) :
Albert le Grand mentionne la géomancie dans son Speculum Astronomiae, où il classe la géomancie parmi les arts divinatoires et lui accorde une certaine légitimité, la distinguant de la magie. Ce texte témoigne de la reconnaissance de la géomancie comme discipline intellectuelle et mystique dans l’Europe médiévale.
L’inversion de certaines figures.
Suivant certains auteurs contemporains, certaines figures se retrouve inversées, notamment Puella (la fille) et Puer (le garçon) ou Albus, Rubeus. Probablement à la suite d'erreur de traduction ou d'inversement intentionnel pour éviter la divulgation.
Mais si l'on se réfère aux premiers écrits d'Hugues de Santal ou de Gérard de Crémone, Puer est bien composé de 1211 et Puella 1121, Albus 2212 et Rubeus 2122 il n'y a aucun doute.
Voici le document de Thèrese Charmason relevant les véritables noms des figures dans les 1er traités de géomancie.
La qualité des figures géomantiques.
Ce à quoi personnellement je mets un bémol sur les qualités de Puer et Puella, qui me semblent correspondre uniquement à la vision sociétale de l'époque: Puella mauvaise, et Puer Bonne. Or on sait bien qu'à cette époque, la femme était considérée impure et mauvaise par nature. Pourtant lorsque l'on regarde la description des figures, on voit bien que ses qualités sont positives et non pas négatives ! Les valeurs associés suivent le même chemin, le côté guerrier, impulsif et irréfléchie de Puer était positif à l'époque, mais reflètent de nos jours, avec nos valeurs un côté négatif. C'est pourquoi, j'ai moi inversé les qualités de Puer et Puella. Puella : bonne et Puer mauvaise. Les retours de mes consultations me prouvent que j'ai eu raison de le faire.
Disposition d'un écu géomantique
On y trouve aussi le rapport des figures de géomancie aux planètes. Là aussi, moi j'inverse Puer et Puella, Venus pour la fille et Mars pour le garçon, ce qui est totalement logique vue les descriptions des figures.
Personnellement j'opte comme beaucoup d'auteurs pour l'inversion Fortuna Major, Fortuna Minor. La terre étant fixe et le feu étant mobile.
Les planets :
En astrologie, les Nœuds Lunaires sont deux points opposés où l'orbite de la Lune coupe l'écliptique, le chemin apparent du Soleil à travers le ciel. Voici un aperçu des deux Nœuds Lunaires :
Nœud Nord (ou Nœud Ascendant, aussi appelé Tête du Dragon) : Ce point est considéré comme l'endroit où la Lune passe de la partie sud de l'écliptique à la partie nord. Astrologiquement, le Nœud Nord représente les énergies et les leçons que nous sommes encouragés à développer et à intégrer dans cette vie. C'est un point de croissance et de destin futur.
Nœud Sud (ou Nœud Descendant, aussi appelé Queue du Dragon) : Ce point est l'endroit où la Lune passe de la partie nord de l'écliptique à la partie sud. Le Nœud Sud est souvent associé aux talents, habitudes et expériences passés, y compris les vies antérieures dans les croyances karmiques. Il peut représenter des zones de confort ou des schémas répétitifs qu'il est nécessaire de transcender pour progresser.
En géomancie, ces nœuds sont aussi appelés respectivement Caput Draconis (Tête du Dragon) pour le Nœud Nord et Cauda Draconis (Queue du Dragon) pour le Nœud Sud. Ils sont utilisés pour donner des indications sur le chemin de vie et les tendances karmiques dans les lectures géomantiques.
Lune Blanche et Lune Noire sont des termes moins courants en astrologie traditionnelle. La Lune Noire est souvent associée à Lilith, représentant des aspects plus cachés, rebelles ou non intégrés de la psyché. Cependant, dans le contexte géomantique, ces termes sont souvent utilisés de manière interchangeable avec les Nœuds Lunaires pour symboliser des influences opposées et complémentaires.